Bombe à retardement ou acceptation du citoyen.
Telle est la question qui risque de faire du mal pour les personnes les plus précaires.
A partir du 1er janvier 2022, l’hôpital facturera systématiquement ce montant 19,61 euro pour tout patient se présentant aux urgences et qui en ressort sans hospitalisation.
L’administration hospitalière a pourtant les bons arguments en poche. Cependant, la grogne sociale de ces trois dernières années ne fait que ravivait le sentiment d’injustice pour les plus pauvres.
Ceux-ci ne font qu’encaisser les coups. Après le carburant, les péages, l’électricité et le gaz, voici maintenant le tour à l’un des droits économiques et sociaux les plus essentiels.
Comprendre le bienfait de la mesure malgré la précarité grandissante en France
Cette mesure ne vise en aucun cas à donner un coup de marteau supplémentaire aux Français. En effet, cette nouvelle procédure mise en place le 1er de l’an simplifie grandement l’hôpital français confronté à de graves troubles financiers. La coquette somme de 19,61 euros correspond à un nouveau forfait appliqué dans le cadre des urgences.
L’ancienne ATU (« accueil et traitement aux urgences ») facturée 25 euros avec 80% de prise en charge par la CPAM et 20% par la mutuelle n’existera plus. Il est tout bonnement remplacé par ce nouveau tarif à s’acquitter.
Cette avance des frais facilite donc la vie administrative de l’hôpital. Plus besoin de courir derrière le patient non hospitalisé, celui-ci s’acquitte de la note. En revanche, la CPAM s’affranchit de ce remboursement que la mutuelle pourra éventuellement prendre en charge.
Cependant, là où cela coince concerne les plus démunis. Sans argent, ils devront tout de même régler cette somme. Enfin, l’hôpital prévient qu’il ne pourra pas refuser de prendre en charge toute personne malade. Pourtant, aucune précision n’est donnée concernant ceux qui sont dans l’incapacité de payer.
Attendons donc le 1 er janvier pour voir si le droit à la santé est toujours respecté. En revanche, cette initiative tombe à pic et devrait faire changer d’avis ceux qui tire sur la corde et abuse des urgences pour les problèmes bénins.
La prise en compte des cas particuliers
L’Assurance Maladie ne travaille pas pour autant sur un problème inégalitaire. Bien au contraire. La crise sanitaire exerce une pression très sensible sur les hôpitaux. Les personnes atteintes du Covid et devant de toute urgence recevoir des soins sont exemptés de ce paiement.
Avec les contaminations et hospitalisations de plus en plus fréquentes de personnes non vaccinées, celles-ci seront-elles concernées par la mesure ? Des éclaircissements devraient peut-être voir le jour.
Néanmoins la clémence est de mise pour les femmes enceintes, personnes handicapées ou les personnes souffrant de pathologies lourdes et certains cas particuliers.
19, 61 euros, c’est de l’argent pour beaucoup de personnes. En revanche, la sécurité financière de l’hôpital n’a pas de prix. En procédant de la sorte et imposant un paiement d’office pour la prise en charge ne résultant pas d’une hospitalisation, c’est peut-être permettre aux urgences de continuer à fonctionner correctement.