La période post Covid s’amorce de façon très sensible et compliquée. La récente guerre enclenchée par la Russie en Ukraine n’est pas qu’un simple conflit bilatéral. Il entraîne avec lui toute une réorganisation de la géopolitique mondiale. La volonté d’encercler Vladimir Poutine et faire pression sur son économie a aussi des conséquences désastreuses pour notre économie.
Détenteur de la puissance gazière et pétrolière, l’économie française est touchée par une déferlente sur le prix des carburants. Une goutte d’eau qui rajoute une grogne sociale supplémentaire pour toutes les classes sociales. 2022 qui s’annonçait d’après les prévisions économiques comme l’année de la croissance est en fait une fois de plus l’année de tous les doutes. Comme le rappelait le ministre des affaires Jean Yves Le Drian : « le pire est devant nous ».
Un rideau de fer alimentaire et une flambée des matières premières agricoles
Va-t-on de nouveaux vers un conflit mondial ? Une chose est certaine. Les vieux démons de la guerre froide viennent de nous surprendre. Guerre aux portes de l’Europe dont l’économie se fragilise à petit feu, c’est plus la crainte de l’autosuffisance alimentaire qui inquiète.
France et Allemagne qui produisent à elle seule les meilleurs rendements de blé dans le monde peuvent pour le moment s’autosuffire. Cependant, la pression exercée sur le prix des matières premières sera incontrôlable si la demande est forte. Il est donc logique que le montant de la baguette et des pâtes risque d’exploser dans les prochaines semaines.
En voulant isoler la Russie, les occidentaux ont sous-estimé Poutine qui par la grandeur de son territoire dispose d’innombrables ressources. La disposition de l’aliment de base qu’est le blé par les Russes et les Ukrainiens est donc susceptible de déstabiliser des régions entières. Les pays dépendant à plus de 60% comme l’Égypte ou le Nigeria risque de connaître des crises de la faim. Ces derniers sont donc à surveiller avec vigilance car c’est dans les conditions extrêmes que le terrorisme pourrait connaître une nouvelle poussée dans ces contrées très sensibles.
Des conditions météorologiques exécrables pour les producteurs dans le monde
Le blé reste comme l’eau nécessaire à la vie dans beaucoup de pays. La guillotine a d’ailleurs eu raison de la tête de Louis XVI et Marie Antoinette pour cette raison précise. Or les conditions climatiques telles que les inondations et la sécheresse dans les pays producteurs ne font qu’exercer une pression supplémentaire. C’est d’ailleurs le cas en Chine ou en Argentine où la production souffre de ces fléaux.
Plus dangereux que le nucléaire, l’insuffisance en blé sur la planète pourrait être le signe de révolte dans les mois à venir. Et tout le monde sait que les peuples tenus par la faim sont des bombes à retardement.
Une population en constante augmentation
Le manque de cet aliment de base doit aussi être considéré à la vue de la population mondiale. Au cœur d’une planète qui grossit à plus de 20 millions d’habitants par an, le besoin en blé et en farine devient lui aussi de plus en plus pressant. Se pose ainsi le problème de nourrir une population plus nombreuse avec encore moins de moyens.
Contrôler les stocks de blé ainsi que la répartition entre chaque pays devient donc nécessaire pour éviter les révoltes contre les gouvernements. Visionnaire, Emmanuel Macron pointe déjà du doigt la nécessité de coopérer dans ce domaine de façon équivalente au programme Covax ayant permis aux pays pauvres d’obtenir des vaccins contre le Covid.
Reste à voir si les pays détenteurs de la précieuse richesse alimentaire sont prêts à être solidaire envers les plus dépendants ?