La guerre en Ukraine ne fait pas dans la dentelle. La flambée des prix des denrées alimentaires se fait largement ressentir dans les rayons de supermarché. Ce qui est extraordinaire, c’est que certaines pénuries sont annoncées sur des aliments de base.
Dans les faits, cette situation ne s’est jamais ressentie dans l’hexagone depuis la fin de la seconde guerre mondiale où les réquisitions de l’occupant étaient de rigueur. Comme le dit le célèbre dicton, « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ».
Et pourtant les semaines à venir seront certainement difficiles en approvisionnement concernant l’huile de tournesol ainsi que le blé, les farines et les oeufs. Explication preuve à l’appui.
Russie et Ukraine : belligérants de la production d’huile de tournesol et de colza en Europe de l’Est
Remettons d’abord chaque chose à leur place. La France reste tout de même une excellente productrice d’huile à l’échelle mondiale tout comme le blé. Cependant la loi du marché de l’import-export est aussi de rigueur au cœur de nos économies.
Rappelons un fait qui nous a marqué concernant les ruptures de stocks de beurre de Normandie au cours de l’année 2020. Le prix ne s’était-il pas envolé ? En cause, l’approvisionnement du marché chinois très demandeur qui devait-être livré en priorité. La logique de la balance excédentaire et de l’approvisionnement des entreprises françaises à l’étranger en est aussi la cause.
N’oublions pas que Carrefour est le second groupe agro-alimentaire de la planète derrière l’Américain Walmart. Les échanges mondiaux sont donc au cœur de la redistribution alimentaire avec cette guerre.
En effet, la France produit de l’huile de tournesol en exporte et en importe. La désorganisation de la logistique est donc ce qui pousse les services commerciaux de LIDL et de Système U à prévoir le pire dans les semaines à venir.
Ce phénomène de pénurie alimenté par l’angoisse des consommateurs fait aussi que ces derniers s’empressent de dévaliser les rayons en guise de réserve. Un phénomène déjà observé avec le papier toilette et les lingettes désinfectantes au début de la période Covid.
La même chanson observable avec les œufs
Au rythme où les Français consomment les denrées alimentaires, il est certain que les œufs défilent à toute vitesse dans les frigos. D’ailleurs, nous pouvons aussi observer que la production de volaille nous vient principalement de Belgique et d’Espagne quand notre poulet national est très désiré en Asie.
Un bon poulet Duc, ça fait du bien. Cependant, il ne représente pas la majorité de la production dans nos rayons. Concernant les œufs de poule, deux raisons viennent aussi expliquées les manques des prochaines semaines à venir.
Premièrement, la France est touchée dans le Sud-Ouest et en Bretagne par une épidémie de grippe aviaire qui n’en finit plus. Ainsi, au lieu que les œufs finissent dans notre assiette, les poules pondeuses passent à l’abattage. Aujourd’hui sonne d’ailleurs la fin du confinement pour les volailles. Cependant, le retard accumulé sur la production se fait ressentir au cœur des grandes surfaces.
Enfin, la seconde raison explicative nous vient encore de notre cher ex-pays soviétique qui fournit aussi une production importante à la France. L’effet boule de neige ne fait que s’entremêler car les bestiaux mangent des céréales venues d’un produit en guerre et la production française part en même temps à l’étranger.
Prioriser la production française comme le rappeler le président est certes une solution. Cependant, elles pénalisent les exportations et détériorent aussi l’économie et l’interdépendance entre États.
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