L’actualité juridique et douanière marocaine tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme concernant le précieux élixir cosmétique et alimentaire qui constitue un patrimoine très important pour le pays. L’huile d’argan tombe ainsi sous de nouvelles autorisations douanières.
Produit d’exportation suscitant les convoitises, l’huile d’argan sous ses deux variantes distinctes ne pourra plus s’importer de manière sauvage comme ce fut le cas auparavant. Désormais, toute personne physique ou entreprise doivent disposer d’une licence spécifique pour pouvoir faire sortir du territoire marocain une quantité supérieure à 5 litres.
Ce nouveau cadre juridique qui n’est pas sans rappeler la raréfaction de l’huile de tournesol dans les centres commerciaux français est là pour protéger le terroir national avant tout.
Rappelons les antécédents qui ont poussé le Parlement marocain a légiféré sur une huile de table du sud marocain et cosmétique qui sublime les tables des grands chefs et fascine dans le domaine de la beauté.
L’huile d’argan : un trésor berbère à protéger dans l’absolu
L’huile d’argan, c’est un trésor qui coûte cher dans le royaume chérifien. Hormis les villageois du sud-est du pays qui la produisent. Cette huile très prisée des élites du pays et des occidentaux est pour l’heure la plus chère au monde.
Mais ce qui poussent les autorités marocaines à mettre un stop et contrôler les exportations, c’est le profit générer par les étrangers et les multinationales au détriment de la richesse nationale. En effet, si l’huile marocaine se vend en petites boutiques ou au cœur des souks touristiques, l’essentiel de la production ne profite pas réellement au royaume ou aux gens qui la produisent.
Face à la diminution de l’arganeraie d’année en année, la filière souffre d’un manque à gagner et surtout d’une surexploitation de la ressource à un moindre prix. C’est exactement cette injustice que le ministère de l’Agriculture et de la pêche marocain souhaite désormais endiguer.
Un manque à gagner et une diminution des emplois au cœur de cette filière agricole
Les autorités marocaines viennent de structurer le plan économique favorable à l’agriculture d’export. Le Maroc reste un grenier vivrier d’export pour beaucoup de pays d’Afrique et d’Europe. La fertilité de la terre et les ressources considérables en phosphate et potasse y sont pour beaucoup.
Cependant, le pays est aussi confronter au stress hydrique ainsi qu’à la désertification que seul l’arganier peut contrer. L’objectif gouvernemental est clair. Le reboisement et le contrôle de la ressource doit être effectif.
L’export massif au profit des entreprises étrangères doit être régulé. Car ce mode d’exportation abusif et massif ne profite pas aux douanes marocaines. De plus, les petites mains qui servaient à embouteiller les cosmétiques ou l’huile sous sa forme alimentaire ont presque disparu. Un chaos dans les campagnes du sud qui fait exploser le chômage notamment chez les femmes et que le gouvernement observe avec désolation.
Le contrôle douanier de l’huile d’argan, c’est donc l’opportunité de prélever des taxes au-dessus de 5 litres à partir de juillet 2022 et surtout de remettre plus de personne au travail.